Centenaire du Komagata Maru

May 01, 2014

Au printemps 1914, un drame qui allait durer deux mois se déroule à Vancouver. Le 23 mai, un navire japonais, le Komagata Maru, arrive dans la baie de Burrard, transportant 376 passagers. Seuls 20 résidants qui reviennent au Canada ainsi que le médecin de bord et sa famille sont autorisés à débarquer. Les autres attendent à bord dans des conditions difficiles, jusqu’à ce que la Marine royale canadienne escorte le navire hors du port, 60 jours plus tard, anéantissant du même coup leurs espoirs d’une vie meilleure.

Harbhajan Gill, président de la Komagata Maru Heritage Foundation est fier qu’un timbre soit émis pour sensibiliser la population à ce qui s’est produit à cette époque.

« La Fondation a su bien informer la communauté sud-asiatique, mais de nombreux Canadiens ne sont pas au courant de cette affaire, explique M. Gill. Nous espérons que ce timbre suscitera des questions. Cela fait partie de l’histoire du Canada. »

L’arrivée des passagers du Komagata Maru, pour la plupart des sikhs originaires de la province indienne du Pendjab et tous sujets britanniques, présente un défi de taille dans le contexte de la loi adoptée pour interdire l’entrée d’immigrants asiatiques au Canada. Cette loi qui comporte une clause de « voyage sans escale » stipule que les immigrants doivent avoir 200 $ en poche, condition impossible à respecter pour la plupart d’entre eux. Forcés de quitter Vancouver le 23 juillet, les passagers retournent en Inde, où une vingtaine d’entre eux sont tués par balle, et d’autres, emprisonnés. La loi qu’ils ont contestée avec courage ne sera modifiée que 33 ans plus tard.

« Même s’il s’agit d’un triste événement, le message à retenir pour les Canadiens est source d’inspiration. Le pays a tiré une leçon de ses erreurs et a connu une évolution positive depuis un siècle, explique le président de la Fondation. Le Canada a évolué. Il traite tout le monde de façon égale. »

Émis le premier jour du Mois du patrimoine asiatique, ce timbre rappelle la lutte des passagers du Komagata Maru et souligne la contribution de la communauté sud-asiatique et, en fait, de tous les Canadiens d’origine asiatique, à la diversité et à la prospérité du pays.