Connue pour sa fougue et son jeu d’une puissante intensité, Monique Mercure, c.c. (1930-2020) était l’une des actrices francophones les plus admirées du Canada. Le motif du timbre, qui s’inspire d’une photo prise au début de sa carrière, reflète le magnétisme et le regard perçant de la grande dame de la scène et de l’écran au Québec.

« Ça a été un plaisir de regarder des photos d’elle et de la revoir quand elle était jeune, raconte sa fille, Michèle Mercure, qui a participé de près au projet. Elle était tellement belle. »

Lorsqu’elle s’est séparée de son mari, le compositeur Pierre Mercure, la Montréalaise a quitté Paris et est rentrée au bercail. Bien qu’elle ait peiné à joindre les deux bouts en tant que mère célibataire de trois enfants, elle a amorcé sa carrière d’actrice peu de temps après. Elle a joué dans plus d’une centaine de productions théâtrales et des dizaines de films et de téléséries. Ses films les plus mémorables, dont Mon oncle Antoine, Naked Lunch et The Red Violin, l’ont propulsée au rang d’icône au Québec.

« C’était toujours une expérience de la voir camper différents rôles. Elle était incroyablement polyvalente », se rappelle Michèle Mercure, qui aime particulièrement la performance de sa mère dans J.A. Martin photographe. C’est grâce à son rôle de Rose-Aimée qu’elle est devenue la première Canadienne à remporter le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes. « C’était comme regarder une tout autre personne à l’écran. »

Travaillante et talentueuse, Monique Mercure était une véritable encyclopédie de la musique et du théâtre. Elle aimait jardiner, tricoter, jouer du piano, et avait toujours des anecdotes intéressantes à raconter, selon sa fille. « Elle avait un côté irrévérencieux, et ça la rendait très drôle, raconte Michèle Mercure. Elle était très spontanée, débordante d’énergie et toujours pleine de surprises. On ne s’ennuyait jamais avec elle. »

Monique Mercure a été directrice générale de l’École nationale de théâtre du Canada et est apparue régulièrement dans les séries dramatiques Providence et Mémoires vives passé ses 80 ans. « Elle a reçu beaucoup d’honneurs, mais elle aurait certainement considéré ce timbre comme la cerise sur le gâteau », souligne sa fille.

« Elle adorait son métier… elle y mettait tout son cœur. C’était une vraie vocation pour elle. »

Michèle Mercure, au sujet de sa mère, Monique Mercure