Art Canada : Daphne Odjig

February 21, 2011

Artiste canadienne d’origine autochtone, Daphne Odjig naît le 11 septembre 1919. Elle grandit dans la réserve indienne non cédée de Wikwemikong, sur l’île Manitoulin (lac Huron), en Ontario. Son père, Dominic Odjig, et son grand-père, le chef Jonas Odjig, sont Potawatomi, descendants du grand chef Black Partridge. Sa mère, Joyce Peachy, est une épouse de guerre britannique. Sa famille émigre vers le nord et s’installe à Wikwemikong après la guerre de 1812. Les Potawatomi (gardiens du feu) sont membres, avec les Ojibwa et les Odawa, de la Confédération des trois feux des Grands Lacs.

Possédant des dispositions à la fois athlétiques et musicales, Daphne reçoit son enseignement de la mission jésuite de Wikwemikong. Les arts sont sa matière favorite. Pour assouvir sa passion, elle occupe son temps à dessiner avec son père et son grand-père, tous deux doués d’un talent artistique. Elle aide galement sa mère à concevoir des modèles de tapisserie à l’aiguille destinés à agrémenter le linge de messe. Malheureusement, en 1932, alors qu’elle est en septième année, un accès de fièvre rhumatismale interrompt sa scolarité et l’oblige à subir une longue convalescence.

Après avoir perdu sa mère et son grand-père à quelques semaines d’intervalle, Daphne, en compagnie de ses frères et sœurs, part vivre avec sa grand-mère, à Perry Sound, en Ontario. C’est là qu’elle subit la discrimination raciale pour la première fois de sa vie et qu’elle comprend que ses choix sont limités en raison de son patronyme et de ses traits autochtones. C’est alors que ses frères et elle prennent le nom de « Fisher », que ses deux frères utilisent encore aujourd’hui.

Comme nombre de jeunes femmes de sa génération, Daphne déménage à Toronto durant la Seconde Guerre mondiale. Là, les emplois dans les usines sont nombreux et faciles à obtenir, les employeurs ayant perdu la majorité de leur main-d’œuvre masculine au nom de l’effort de guerre. Elle commence à fréquenter la galerie d’art du magasin Eaton de la rue College, le Musée royal de l’Ontario et la Galerie d’art de Toronto (aujourd’hui connue sous le nom de Musée des beaux-arts de l’Ontario). Au cours des dix ans qui suivent, elle s’exerce elle-même à la peinture.

À la fin de la guerre, Daphne épouse Paul Somerville, un ancien combattant d’origine mohawk/métis. Avec son mari et David, le jeune fils de celui-ci, elle s’installe à Coquitlam, en Colombie-Britannique. Elle donnera naissance à son fils, Stanley, en 1948. Même avec un enfant en bas âge, elle trouve le temps d’explorer son art et d’expérimenter avec de la peinture à l’huile sur des châssis artisanaux et de la toile de tente. Elle peint parfois des paysages naturalistes. Elle s’intéresse au cubisme et à l’expressionnisme abstrait, apprenant les techniques des peintres modernes à partir de livres et de magazines. Cependant, à la suite de la mort tragique de son mari en 1960, elle doit se consacrer seule à la fraiseraie, s’occupant de la ferme l’été, puis peignant et passant du temps durant l’hiver au Musée d’art de Vancouver pour étudier de près les coups de pinceau. Influencée par l’impressionnisme, elle expérimente avec les effets de lumière, les lignes brisées et le cloisonnisme, et remporte les honneurs lors de sa première exposition-concours.

En 1964, Daphne Odjig rencontre des anciennes de la communauté lors du pow-wow de Wikwemikong. Elle se familiarise avec les légendes de Nanabush qu’elle peindra par la suite. Le premier ministre de l’époque, Lester B. Pearson, a l’occasion d’assister à une exposition de cette collection qui sera ensuite achetée en totalité par le ministère fédéral des Affaires culturelles.

Quelques années après, l’artiste réalise sa première vente individuelle et, en 1967, elle présente sa première exposition personnelle, composée de 78 œuvres, au Centre d’art Lakehead de Thunder Bay, en Ontario. L’année suivante, elle accepte une commande : peindre une série d’illustrations érotiques pour l’ouvrage intitulé Tales From the Smokehouse. Sa rencontre avec Bernard Polly, professeur d’art à l’Université Brandon, marque un tournant dans sa carrière. C’est de lui qu’elle apprend les techniques du collage avant de commencer une suite de collages multimédia incorporant des matériaux naturels. On constate dans son œuvre l’émergence d’un style expressionniste mois rigide. C’est en 1973 que voit le jour la Professional Native Indian Artists Inc. (-familièrement appelée « le Groupe indien des sept ») et dont elle est l’une des cofondatrices. Ce groupe est formé par elle-même, Norval Morrisseau, Alex Janvier, Joseph Sanchez, Jackson Beardy, Eddie Cobiness et Carl Ray.

De nombreuses autres commandes suivent, de même que des expositions dans des galeries privées et finalement, une exposition solo au Musée des beaux-arts du Canada, la première du genre par une artiste des Premières nations.

Daphne Odjig a été primée à plusieurs reprises, ayant reçu entre autres sept diplômes honorifiques, le Prix national d’excellence décerné aux Autochtones, l’Ordre de la Colombie-Britannique, l’Ordre du Canada et le Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques, la plus haute distinction accordée par le Canada dans le domaine des arts visuels. Apprenant que son œuvre avait été choisie comme thème de ce jeu de timbres, Daphne Odjig s’est exprimée ainsi : « Je suis ravie et honorée qu’une fois de plus, mes œuvres soient représentées sur des timbres canadiens. Je suis fière de mon appartenance aux Premières nations et de ma nationalité canadienne. J’espère que ces représentations de mes tableaux pourront aider à créer une vision des possibilités uniques qui s’offrent aux Canadiens, en particulier à nos jeunes. »

Cette émission de la série Art Canada qui met en valeur son travail comprend trois tableaux exprimant son style puissant : Le danseur de pow-wow, 1978 (acrylique sur toile), Renouveau spirituel, 1984 (acrylique sur toile) et Pow-wow, 1969 (acrylique sur panneau). « Bien que chaque tableau se distingue nettement des deux autres, ils sont tous les trois très représentatifs du travail et de l’œuvre de Daphne Odjig. Le défi consistait à trouver un moyen d’encadrer des tableaux aussi divers pour conférer une harmonie aux trois vignettes », explique la designer Hélène L’Heureux.

Alain Leduc, gestionnaire, Conception de timbres, fait écho à ces propos. « Daphne Odjig puise ses idées dans un vaste éventail de sources, autant dans les légendes que dans les ouvrages érotiques. Elle est ouverte à une gamme étendue d’inspirations et de thèmes qu’elle n’hésite pas à s’approprier. »

C’est pour des raisons à la fois esthétiques et pratiques que Postes Canada a décidé de produire trois figurines pour cette édition de la série, ce qu’elle n’avait fait dans le passé que pour l’émission sur Karsh, en 2008. En plus d’offrir aux collectionneurs trois vignettes constituant des exemples uniques d’art autochtone, les timbres au tarif des envois à destination des États-Unis et du régime international nous permettent de répondre à des exigences opérationnelles.

feuillet de 16 timbres

feuillet de 16 timbres

9,44 $

  • No de produit: 403782107
  • Valeur: 1 x 59 ¢
  • Conception: Hélène L’Heureux
  • Format: 40 mm x 40 mm (carré)
  • Impression: Lowe-Martin
  • Procédé d'impression: lithographie en 9 couleurs
  • Tirage: 1 552 000
  • Gomme: A.P.V.
  • Dentelure: 13+
  • Marquage: Procédé général, sur les 4 côtés
  • Papier: Tullis Russell
  • Oblitération des PPJO: Penticton (Colombie-Britannique)
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carnet de 6 timbres

carnet de 6 timbres

6,18 $

  • No de produit: 413783111
  • Valeur: 1 x 1,03 $
  • Format: 32 mm x 40 mm (vertical)
  • Impression: lithographie en 5 couleurs
  • Procédé d'impression: lithographie en 5 couleurs
  • Tirage: 600 000
  • Gomme: sensible à la pression
  • Dentelure: dentelure simulée
Magasiner
carnet de 6 timbres

carnet de 6 timbres

10,50 $

  • No de produit: 413784111
  • Valeur: 1 x 1,75 $
  • Format: 56 mm x 40 mm (horizontal)
  • Impression: lithographie en 5 couleurs
  • Procédé d'impression: lithographie en 5 couleurs
  • Tirage: 600 000
  • Gomme: sensible à la pression
  • Dentelure: dentelure simulée
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bloc-feuillet de 3 timbres

bloc-feuillet de 3 timbres

3,37 $

  • No de produit: 403782145
  • Valeur: 1 x 59 ¢, 1,03 $ et 1,75 $
  • Format: 150 mm x 87 mm (horizontal)
  • Impression: lithographie en 9 couleurs
  • Procédé d'impression: lithographie en 9 couleurs
  • Tirage: 200 000
  • Gomme: A.P.V.
  • Dentelure: 13+
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planche non coupée (2 feuillets et 4 blocs-feuillets)

planche non coupée (2 feuillets et 4 blocs-feuillets)

32,36 $

  • No de produit: 403782147
  • Format: 483 mm x 510 mm
  • Impression: lithographie en 9 couleurs
  • Procédé d'impression: lithographie en 9 couleurs
  • Tirage: 1 500
  • Gomme: A.P.V.
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