Lorsqu'il participa à la deuxième grande expédition du capitaine James Cook à bord du Resolution, George Vancouver, un ambitieux jeune homme de 16 ans, ne se doutait pas qu'il allait un jour entrer dans l'histoire. Cook avait entrepris d'explorer la région de l'Antarctique et du Pacifique Sud dans l'intention de déterminer l'existence d'un continent antarctique. Peu avant que le Resolution change de cap vers le nord, après avoir navigué le plus au sud possible, Vancouver grimpa au mât de beaupré, se pencha au-dessus de la mer Antarctique en faisant face à la glace polaire, et revendiqua l'honneur de « s'être approché du pôle Sud plus que quiconque ». Dans le milieu de la vingtaine, il avait frôlé la mort à Hawaï (la veille du décès du capitaine James Cook sur cette même île), navigué deux fois autour du monde et obtenu sa première commission.

En tant que capitaine du Discovery, Vancouver a entrepris le dernier des grands voyages d'exploration avec des marins européens du XVIIIe siècle. Au cours de cette expédition, il supervisa la reprise du territoire et des possessions britanniques saisis par les Espagnols à Nootka et traça la première carte exacte de la côte nord-ouest du Pacifique, explorant la région depuis la pointe de l'île de Vancouver jusqu'à l'extrémité sud de la péninsule de l'Alaska. Il conféra à près de 400 endroits des noms encore en usage aujourd'hui, notamment celui de Vancouver à la plus grande île de la côte Ouest de l'Amérique du Nord et à la plus grande ville de l'Ouest canadien.

Postes Canada soulignera le 250e anniversaire de naissance du capitaine Vancouver et saluera ses réalisations par l'émission, le 22 juin, d'un timbre seul au tarif du régime international (1,55 $).

« Les percées de Vancouver sont pour la plupart passées inaperçues jusqu'à sa mort, alors que leur portée est bien réelle aujourd'hui », d'expliquer le concepteur de timbres Niko Potton, de la maison Fleming Design, à Vancouver. « L'explorateur s'est sacrifié pour s'acquitter de sa mission et ainsi servir son roi et son pays en dépit de l'éloignement de sa patrie et de l'accueil défavorable que lui a réservé l'Amirauté à son retour. Pour moi, c'est ce don de soi qui témoigne de l'esprit de l'homme et de sa grandeur. J'ai cherché à créer un motif qui mettrait Vancouver en évidence tout en traduisant l'isolement dans lequel il se trouvait, tant du point de vue personnel que géographique. »

La vignette illustre avec soin un Vancouver solitaire, debout sur son navire, contemplant l'horizon. En outre, elle reproduit de façon remarquable, avec la permission des archives de la Colombie-Britannique, la signature authentique du capitaine, à la verticale du côté droit du timbre. Par ailleurs, la carte figurant sur le pli Premier Jour officiel (PPJO) est tirée du journal de bord de Vancouver et est utilisée avec la permission du musée maritime de Vancouver. Ces fragments authentiques de l'histoire ainsi réunis sur la figurine et le PPJO font de cette émission un article de collection unique.

« Ce timbre est incomparable, car il s'agit du premier que Postes Canada émet à l'effigie d'une personne sans que son visage apparaisse sur le motif », fait remarquer Danielle Trottier, gestionnaire, Conception et production de timbres, à Postes Canada. « Le gaufrage qui rehausse l'illustration du capitaine nous donne l'illusion d'observer l'horizon avec lui, au-dessus de son épaule. Ce motif est sans conteste l'un des plus profonds et intimes. »