Nombreux sont les récits qui tentent d'expliquer comment la reine Victoria aurait choisi Ottawa comme capitale de ce qui était alors la Province du Canada. Certains prétendent qu'elle aurait piqué une épingle à chapeau dans une carte de la colonie, d'autres, qu'elle affectionnait les aquarelles reproduisant la région. Si ces histoires semblent peu ou pas fondées dans les faits, elles illustrent néanmoins le caractère arbitraire que cette décision revêtait aux yeux de la population canadienne. Aujourd'hui classée quatrième ville du pays, Ottawa s'est métamorphosée depuis 1857, année où elle a été désignée capitale du Canada. Qui aurait pu prédire le destin de cette petite ville forestière rude, parfois violente, sise au milieu de nulle part, loin de Québec et de Montréal dans le Bas-Canada, loin de Kingston et de Toronto dans le Haut-Canada.

Peut-être arbitraire en apparence, la décision de la reine Victoria reposait sans doute sur les recommandations de ses conseillers, qui motivaient le choix d'Ottawa par divers facteurs, notamment son emplacement à la frontière entre le Haut et le BasCanada. Cette décision servait en outre d'excellent compromis entre les deux colonies et leurs populations francophone et anglophone, Ottawa étant une ville constitué de résidants de langue française et anglaise. La ville d'Ottawa est devenue officiellement la capitale de la Province du Canada le 31 décembre 1857, et la capitale du Dominion du Canada (le nom à l'époque du pays) a vu le jour dix ans plus tard, en 1867.

Pour célébrer le 150e anniversaire d'Ottawa en tant que capitale nationale par excellence, Postes Canada émettra deux timbres le 3 mai prochain, le premier au tarif du régime intérieur (52 ¢), et, le second, au tarif du régime international (1,55 $).

Le motif illustre la ville telle qu'elle était autrefois et telle qu'elle est aujourd'hui. Une photo contemporaine des édifices du Parlement est superposée à un cliché qui présente des bûcherons disputant une régate, il y a 150 ans. Cette image provient d'une copie ancienne d'une photogravure. Celle-ci a été réalisée d'après un dessin de G. H. Andrews illustrant la course qui s'était tenue lors des célébrations en l'honneur du fils aîné de la reine Victoria, Albert, prince de Galles, en 1860. Le Prince s'était rendu dans la capitale nouvellement créée, en vue de poser la pierre angulaire des édifices gouvernementaux.

« Ce contraste entre le passé et le présent se perçoit par les éblouissantes couleurs estivales qui illuminent le Parlement par opposition aux douces teintes sépia du cliché de la régate, explique Liz Wong, gestionnaire, Conception et production de timbres, à Postes Canada. Il en résulte un motif élégant qui incarne superbement les 150 ans d'histoire de notre capitale. »

La figurine offerte au tarif du régime international, l'une des deux vignettes qui ornent le bloc-feuillet, arbore un motif gaufré enrichi d'éléments dorés obtenus par estampage, lesquels symbolisent les origines royales et le riche passé d'Ottawa.

« D'un faible peuplement nommé d'après le colonel John By, ingénieur qui a supervisé les travaux de l'aménagement du canal Rideau, Ottawa a évolué en une ville dynamique », souligne la gestionnaire. « Le canal forme depuis toujours le cœur de la ville et demeure une attraction principale, d'où sa position centrale sur le bloc-feuillet et le carnet de timbres. »