Aussitôt le déclic actionné, le loquet se libère et fait ouvrir la porte vers l'intérieur, entraînant un flot d'eau à sa suite. Les parois d'un piège élastique se renflent tandis que la porte se rabat soudainement sur sa proie innocente, traquée, puis dévorée.

À première vue, cette scène semble tenir d'un film d'épouvante, mais en réalité, elle reconstitue l'heure du repas de l'utriculaire (Utricularia), une plante carnivore qui croît dans les eaux lentes et les étangs peu profonds du Canada. L'utriculaire intermédiaire (Utricularia intermedia) figure parmi les fleurs sauvages étonnantes que Postes Canada met en vedette cette année dans sa série permanente consacrée aux fleurs.

Émis le 19 décembre, ce jeu se compose de timbres courants (avec valeur nominale) aux tarifs des envois à destination des États-Unis, du régime international et des envois surdimensionnés du régime intérieur. Ces vignettes s'inscrivent dans la même série arborant le nouveau timbre PERMANENT^MC (sans valeur nominale) du régime intérieur, lequel illustre la corallorhize maculée, émis un mois plus tôt.

« Cette émission revêt une importance particulière pour nous », affirme Danielle Trottier, gestionnaire, Conception et production de timbres, à Postes Canada. « Sur le pli Premier Jour officiel (PPJO) apparaissent le bloc-feuillet et un magnifique cachet reproduisant une libellule. La singularité de ce PPJO réside en ceci : il s'agit du premier jeu complet de timbres courants, y compris le timbre PERMANENT^MC sans valeur nominale du régime intérieur, à figurer sur un bloc-feuillet », explique la gestionnaire.

L'utriculaire intermédiaire orne le timbre au tarif des envois à destination des États-Unis (93 ¢), tandis que le pied-d'alouette bicolore (Delphinium bicolor) en fait autant pour la vignette au tarif du régime international (1,55 $). Par ailleurs, la scutellaire casquée ou grande toque (Scutellaria galericulata) est l'espèce représentée sur la figurine émise au tarif des envois surdimensionnés du régime intérieur (1,10 $).

Le pied-d'alouette bicolore, une élégante plante indigène qui pousse dans les prairies sèches du Sud de la Colombie-Britannique, de l'Alberta et de la Saskatchewan, peut se révéler toxique pour le bétail si elle est ingérée en grandes quantités. Mélangé à de l'alun, le jus de ses fleurs produit une encre bleue. Pour sa part, la grande toque donne des fleurs bleues ou violettes striées de blanc et habituellement distribuées par deux à l'aisselle des feuilles. Cette plante se rencontre dans les habitats humides, depuis Terre-Neuve jusqu'au Yukon.

La conceptrice Monique Dufour, qui a signé, avec Sophie Lafortune, les timbres courants aux motifs floraux au cours des dernières années, affirme qu'en dépit de leur expérience à toutes deux, la création de ces vignettes leur a encore réservé des défis. Ces timbres sont parmi les plus petits que produit Postes Canada. « Étant donné les dimensions des vignettes, les détails sont quasi invisibles, et la mise en forme de l'illustration nécessite beaucoup de doigté », explique Mme Dufour.

Comme par le passé, le duo de conceptrices a créé ces timbres consacrés aux fleurs à partir des illustrations de Sigmond Pifko. « J'adore les fleurs et je les trouve particulièrement inspirantes », de dire Pifko, qui utilise généralement de 10 à 30 photographies différentes pour illustrer un seul motif. Il traite la composition au moyen de techniques de dessin conventionnelles, puis donne vie à l'œuvre par l'acrylique, la gouache et l'aquarelle.

Les vignettes ornées de l'utriculaire intermédiaire, du pied-d'alouette bicolore et de la grande toque sont imprimées sur du papier Tullis Russell Coatings et sont offertes en carnet de six timbres ainsi qu'en rouleau de 50 timbres. Rehaussé de motifs élégants, ce jeu de timbres consacré aux fleurs charmera à coup sûr les collectionneurs comme les expéditeurs.