Imaginez une foule en délire qui retient subitement son souffle au moment même où vous appuyez d'un doigt ganté sur le bouton de votre appareil photo. En une fraction de seconde, vous avez saisi une image fuyante, une image étincelante des Jeux Olympiques d'hiver.

Voilà ce qu'évoque le jeu de deux timbres consacré à cette manifestation sportive grandiose, dont la conception est le fruit de l'effort collectif de Susan Mavor et de Scot Geib, de la maison Metaform Communication Design, située à Vancouver, en Colombie-Britannique.

« Les parties peintes des illustrations, notamment en rouge et en bleu foncés, visent à traduire l'intensité du sport. Par ailleurs, la rapidité foudroyante des athlètes s'exprime par le léger flou de l'image, comme si c'était une photo prise par un spectateur », explique Susan Mavor, la conceptrice principale de Metaform. « Pour soutenir les concurrents, nous avons privilégié les teintes de bleu, de gris et de blanc argentés afin d'accentuer l'aspect glacial ».

Ces timbres au tarif du régime intérieur (51 ¢) émis à l'occasion des Jeux Olympiques d'hiver de 2006, à Turin, en Italie, « se démarquent nettement de toutes nos émissions précédentes », affirme Alain Leduc, gestionnaire, Conception et production de timbres, à Postes Canada. Il insiste particulièrement sur les lignes pures des illustrations au trait, qui nous invitent à considérer l'action sous une perspective d'analyse, ce qui jette une lumière nouvelle sur les mouvements de chaque sport.

Le premier dessin au trait ornant le timbre sur le skeleton présente l'athlète, ou le « pilote », qui pousse sur la piste sa luge souple munie de patins d'acier; cette phase se nomme « poussée ». Dans la seconde illustration, l'athlète prend position, prêt à plonger tête première sur son bolide qui peut atteindre jusqu'à 130 kilomètres heure. En raison de son regain de popularité depuis quelques années, le skeleton a réintégré les disciplines olympiques lors des Jeux d'hiver de 2002, à Salt Lake City.

Autre nouvelle venue, la poursuite par équipes en patinage de vitesse accédera au rang de discipline olympique aux Jeux de 2006. Dans cette épreuve, un des trois patineurs protège ses coéquipiers du vent, tandis que ceux-ci conservent leur énergie en poursuivant le meneur de près. Comme les coureurs se relaient pour mener l'équipe, ce sport exige une synchronisation impeccable et une concentration à toute épreuve. L'effort collectif exceptionnel se fait sentir sur ce timbre qui met en vedette trois patineurs dans une illustration au trait.

Outre les dessins magistraux, M. Leduc fait remarquer les formes dynamiques qu'épouse l'arrière-plan des vignettes. Elles imitent la course de skeleton ou encore l'anneau de vitesse, en patinage. Ces formes sont réfléchies d'un timbre à l'autre au lieu d'être identiques, afin d'accentuer le mouvement et la tension sur le plan du graphisme.

Au-delà de la technique du sport règne l'esprit des Jeux Olympiques - l'histoire d'une nation, d'un athlète, d'un spectateur. « Je me souviens des premiers Jeux Olympiques que j'ai regardés à la télévision. C'étaient les Jeux d'hiver de 1976, en Autriche. L'exotisme et la splendeur de cette manifestation m'ont étonnée. La passion des athlètes se livrant à leur sport dans un climat glacial m'a aussitôt captivée », raconte M^me Mavor. « Je souhaite que ces timbres évoquent une histoire semblable. »

Pour de plus amples renseignements sur les Jeux de 2006, consultez le site www.olympic.org/fr/turin-2006-olympiques-hiver.