Les fleurs s'envoient en toutes saisons. Voilà ce qui a motivé la création des timbres courants de Postes Canada, ornés de fleurs en éclosion aux couleurs vives. Devant la grande popularité du jeu de trois timbres émis l'an dernier sur ce thème, les motifs floraux seront repris pour la majoration tarifaire de 2006, se multipliant pour l'occasion en bouquets printaniers luxuriants.

Le jeu de cette année se compose de quatre timbres courants aux teintes riches. « Il importait de choisir des fleurs sauvages aux couleurs et aux formes très différentes, afin que chaque vignette soit distincte », explique Sophie Lafortune, qui a collaboré avec Monique Dufour à la conception de ces timbres. Par souci d'uniformité, elles ont veillé à ce que les teintes correspondent aux mêmes catégories de tarifs que l'an dernier. Aussi la vignette au nouveau tarif du régime intérieur (51 ¢) illustre-t-elle la splendide monarde écarlate (Monarda didyma) plutôt que la variété plus connue de couleur fuchsia. Le timbre au tarif des envois à destination des États-Unis (89 ¢) est orné de l'éclatant cypripède jaune (Cypripedium calceolus) alors que son pendant international (1,49 $) arbore le pavot bleu de l'Himalaya (Meconopsis betonicifolia). Une quatrième figurine, celle-ci destinée aux envois surdimensionnés du régime intérieur (1,05 $), s'ajoute au jeu de timbres; elle reproduit la forme délicate et les tons pastel du calypso bulbeux (Calypso bulbosa).

Même si ces fleurs ne sont pas toutes indigènes, chacune d'entre elles croît dans les régions sauvages du pays. L'équipe de conception savait donc pertinemment qu'il serait impossible de repérer des spécimens à photographier. « Comme ces fleurs ne sont pas cultivées, il aurait fallu envoyer des concepteurs parcourir les zones boisées du pays pendant la période de floraison », raconte Danielle Trottier, gestionnaire, Conception et production de timbres, à Postes Canada. « Prendre des photos était tout simplement hors de question cette année. »

M^mes Lafortune et Dufour ont fait de nécessité vertu face à cette difficulté en invitant l'artiste montréalais Sigmond Pifko à peindre les illustrations des motifs. Ces derniers présentent deux perspectives de chaque fleur afin de mettre en évidence ses couleurs remarquables et ses traits saillants sous des optiques différentes, dont un plan rapproché. « Nous cherchions dans les illustrations le réalisme typique de la botanique », précise Sophie Lafortune. « M. Pifko a relevé le défi avec brio. »

Les fleurs que l'artiste a dessinées sont dignes d'être encadrées, mais, comme le constate M^me Trottier, le motif est génial en ce sens que le cadre disparaît. « Les bordures blanches d'un timbre ont normalement pour effet de centrer notre regard, mais dans ce cas-ci, elles agrandissent l'image. Présentées sur fond blanc, ces fleurs aux couleurs vives semblent dépourvues d'un cadre, comme si elles jaillissaient de la vignette. Elles apporteront un bouquet de fraîcheur et un souffle printanier, peu importe la saison de l'année. »