Dissertant sur les plaisirs simples de la pêche, l'immortel auteur du XVIIe siècle Isaak Walton écrivit un jour : « Il vous faut savoir qu'il est autant de sortes de mouches qu'il existe de variétés de fruits. »

Pour rendre hommage à la pêche à la mouche, Postes Canada émettra un jeu de timbres unique présentant des chefs-d'œuvre de mouches superposés à des paysages absolument magnifiques.

Chacun des quatre timbres au tarif du régime intérieur (50 ¢) illustre une mouche artificielle se détachant d'un paysage peint par l'artiste montréalais Alain Massicotte. Les délicates mouches à saumon et à truite ont été montées par des spécialistes de diverses régions du pays, soit Rob Solo, de Terre-Neuve; Hazel Maltais, du Québec; Rick Whorwood, de l'Ontario, et Brian Chan, de la Colombie-Britannique.

Pour exemplifier la pêche à la mouche, un métier et un art longtemps considéré comme la discipline suprême de la pêche à la ligne, les concepteurs ont choisi quelques-unes des mouches favorites des Canadiens. La complexe Jock Scott, composée de 57 éléments, a vu le jour en Grande-Bretagne à l'époque victorienne et a joué un rôle primordial dans les débuts de la pêche à la ligne au Canada. La mouche Alevin a été créée au printemps 1939 sur la rivière Adams, en Colombie-Britannique, par le légendaire pêcheur à la ligne, auteur et artiste Tom Brayshaw. Nommée d'après une tristement célèbre boisson enivrante, la Mickey Finn est aussi une mouche d'origine canadienne, créée par Charles Langevin au XIX^e siècle et promue par John Alden Knight, l'inventeur des tables solunaires. La P.E.I. Fly, conçue à l'origine avec des plumes d'ibis rouge, une espèce aujourd'hui menacée d'extinction, est décrite dans des documents remontant aussi loin que les années 1860; elle est peut-être même la toute première création canadienne.

« Nous nous sommes demandés si nous allions illustrer les mouches, mais nous avons pensé que cette approche ne rendrait pas justice au travail minutieux qu'est le montage de mouche », relate le concepteur Robert Peters, de la maison Circle Design Inc., de Winnipeg. « Lorsqu'on parle de mouches artificielles, les gens s'attendent à voir des détails. Notre interprétation visuelle devait être à la hauteur de ces attentes. »

Les mouches ont été numérisées, méticuleusement détourées, puis transposées sur les images électroniques des paysages. Le style expressif d'Alain Massicotte et ses coups de pinceau nerveux se marient particulièrement bien au concept; il s'en dégage une fluidité et un sens du mouvement qui nous donnent l'impression de suivre les lancers rythmés des pêcheurs.

Orné d'une scène reprenant l'arrière-plan d'une des vignettes, le carnet de huit timbres comprend une description de chacune des quatre mouches et de leur monteur respectif. Les bords du bloc-feuillet sont rehaussés d'un collage de photos de saumons et de truites prises sous l'eau par Gilbert van Ryckevorsel, de la Nouvelle-Écosse, et par Ernest Keeley, de l'Idaho.